Économie
Le plan 2016-2020, premier plan post révolution, s’est fixé trois objectifs : l’efficacité, l’inclusion et la durabilité. Pour réaliser ces objectifs, il envisage cinq axes de réformes ambitieuses ainsi intitulés :
- Bonne gouvernance, réforme de l’administration et lutte contre la corruption.
- D’une économie à faibles coûts à un hub économique.
- Développement humain et inclusion sociale.
- Concrétisation des ambitions des régions.
- L’économie verte, pilier du développement durable.
Les réformes programmées dans le plan sont ambitieuses et visent à corriger les faiblesses constatées dans le pays pendant la période écoulée (2011-2015) et, a fortiori, celles qui ont un caractère structurel et qui se sont manifestées sur une période plus longue. Ces faiblesses sont relatées dans le diagnostic de la situation. Toutefois, ces réformes restent marquées par plusieurs limites. Le diagnostic qui les fonde est le plus souvent qualitatif et comporte peu d’indicateurs quantitatifs. Les quelques indicateurs retenus ne sont que très rarement produits à un niveau régional ou par genre. On note aussi l’absence d’indicateurs de monitoring des réformes envisagées et de suivi de leur impact, ainsi que le défaut de l’identification des départements redevables de leur mise en œuvre.
Compte tenu des réformes envisagées, le schéma de croissance retenu par le plan projette une reprise progressive de la croissance économique qui passerait de 0,8% en 2015 à 5,5% en 2020. Le taux de croissance annuelle en 2016-2020 serait en moyenne de 4% contre 1,5% en 2011-2015.
L’analyse critique menée sur le schéma de croissance retenu par le plan, a tenté de répondre aux questions ci-dessous :
- Les projections de croissance sont-elles cohérentes avec le programme des réformes?
- Les investissements étant par excellence l’instrument de pilotage de l’économie, sont-ils suffisants pour engendrer la croissance recherchée ? Permettent-ils de réaliser les objectifs du plan ?
- Les investissements projetés concernent-ils les secteurs à même de mieux faire valoir les avantages compétitifs de la Tunisie et de booster ses exportations ?
- Permettent-ils de générer les emplois requis quantitativement et qualitativement compte tenu de l’objectif d’inclusion ?
Pour réaliser l’objectif de croissance retenu par le plan, les investissements projetés s’élèveront à 120000 MD. La reprise envisagée des investissements ne permet cependant pas de rattraper le retard accumulé en 2011-2015. De même, l’accroissement du taux d’investissement à 24,4% du PIB à l’horizon 2020, quoique important, reste insuffisant par référence aux performances des pays émergents et ne semble pas à la hauteur du programme des réformes du plan qui sont supposées impacter positivement les investissements (réforme de l’administration et meilleure gouvernance, assainissement du climat des affaires, nouveau code des investissements et campagne internationale de promotion du plan).
A cet égard, les investissements à réaliser par les entreprises ne concordent pas avec le rôle qu’attribue le plan au secteur privé. De même, les IDE prévus sont en deçà des efforts annoncés de diplomatie économique, de l’impact attendu du nouveau code des investissements et des efforts annoncés de prospection des investisseurs étrangers porteurs de projets structurants.
من أجل تونس حيث يمكن للجميع العيش بكرامة